Pepite Bolivienne
Cusco, le 31 Mars 2006 Salut à tous, Nous sommes entrés au Pérou hier, et le Machu Picchu nous attend cette semaine. Mais LE BONHEUR DE « HABLAR ESPAÑOL » NOEL CHEZ MAMAN, PAQUES AU COUVENT Ceci est une chronique sur le ´´tourimsme´´. Le ´´Been There Done That´´ comme ils disent (traduction : ´´j´y suis allé, je l´ai fait´´) Le jeune retraité enthousiaste … tout le temps Les bons élèves pendant un trajet de bateau sur le Titicaca. Les parasites fauchés Les neo hippies parasites Ils parlent anglais un point c´est tout ! Attention, ne pas généraliser : nous avons rencontre des néo-Zélandais, des Canadiens anglophones, des Anglais et des Nord-américains géniaux qui profitent de leur voyage pour apprendre l´espagnol. Les cuvellis (c´est nous) On en a plein d´autres, on les garde pour le retour. Plutôt que les traditionnelles soirées diapos on vous racontera les histoires de ´´Jean Paul photographe´´, ´´Jean-Louis trilingue´´, ´´Serge je respecte les femmes´´, ´´Gérard bons plans´´, ´´Robert RMI au soleil´´ et le groupe français ´´Thaïlande, Laos, Cambodge en 17 jours, 14 nuits ´´ parce qu´ils ont trouvé un tour-opérateur qui défie les lois du temps EUX. Avouez que ça donne envie. Allez, plus qu´un mois et demi à patienter. PS : Desole, on n´arrive pas a gérer la mise en page ...chaotique...
avec
Politiquement, le pays est assez agité, avec 6 gouvernements différents en 6 ans ! Pendant notre séjour, un conflit séculaire faisait la une :
Economiquement, le pays est un des 2 plus pauvres du continent sud-américain. La pauvreté est visible, à travers les enfants cireurs de chaussures notamment. Mais avec la religion des ancêtres incas qui a pour précepte : « ne mens pas, ne vole pas, ne paresse pas », il y a peu d’oisiveté, tout le monde se bouge. Au bas de l´échelle sociale, on travaille -encore- à la mine d´or ou d´argent… Tout en haut, on est propriétaire de la dite mine, ou avocat, dentiste… Il y a les riches très riches, les pauvres très pauvres, et pas grand-chose entre les 2. Ce qui est sûr, c’est que
- Altiplano bolivien, région du Lipez : jamais rien vu d’aussi beau !! Entre 4000 et 5000 mètres d´altitude, lac multicolores, volcans, déserts, geysers, et salars… le tout peuplé de flamands roses, lamas, vigognes, condors et viscaches. Parcourue en 4 jours, cette région est un enchantement permanent ! Un jour on se baigne à 4300m dans une source à 30 degrés, le lendemain on fait un bonhomme de neige en plein désert. Sublime !
- Potosi et Sucre : 2 villes au passé très riche, et cela se voit. Architecture coloniale omniprésente, foison d´édifices religieux…l´exploitation des mines d´argent en a fait il y a quelques siècles le centre financier de… l’Europe.
- Lac Titicaca : la parfaite conclusion à notre parcours bolivien.
On n´a pas accroché :
- Uyuni, ville poussiéreuse et pourrie par le tourisme. Préférez Tupiza pour les départs dans le Sud Lipez.
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On vous embrasse, à bientôt, merci pour tous vos messages et commentaires !
Pierre et Marie
Nous venons, après plus de 10 mois de périple (mieux vaut tard…) de découvrir un bienfait essentiel dans le fait de parler la langue officielle du pays qui nous accueille. Au-delà de créer un véritable échange avec les autochtones, nos hôtes apprécient « l´effort », et la peur de l’inconnu disparaît. Les enfants surtout, qui ne pouvaient nous réclamer que stylo, argent, ou bonbon en Asie, ici on peut aussi leur dire non mais par ailleurs engager la conversation avec eux, et transformer l´horrible relation qui nous était imposée par notre méconnaissance des langues lao, khmer, hindoue. C´est en voyant de nombreux anglo-saxons ne parlant qu’anglais se heurter au mutisme des Sud-américains hispanophones que l’on s´est rendu compte de la chaleur de l´accueil qui nous est fait, et de la richesse de nos échanges.
Non, nous n’avons pas visité les mines de Potosi, estimant que « l´expérience », probablement vecteur d´adrénaline, ne valait pas la peine d´aller photographier les mineurs en sursis au beau milieu de leur journée de 14 heures d´horreur. Tourisme sordide, et dont pas un sou n´améliore le sort de ces gueules noires. Les groupies de la misère, déjà fort nombreux, auront de toutes façons rempli le bus sans nous. C´est dit.
Au lieu de ça, on est allé au couvent ! L´adrénaline y est différente, en particulier si vous êtes une fille, et surtout si vous êtes le 2nd enfant de votre famille. Justement je suis les deux. Pendant 4 siècles, et jusqu´en 1977, les riches familles de Potosi, pour se laver de leurs péchés (exploitation des indigènes à la mine, esclavage…) offraient à Dieu leur 2nd rejeton pour son 15e anniversaire. Garçon, il entrait au séminaire, fille, au couvent. La malheureuse élue entrait là dans ses plus beaux atours, pour ne plus jamais en sortir ni même apercevoir ses proches. Là commençait une existence austère, et c’est un euphémisme. Consacrée à Dieu, sa vie n’était plus que prières, étude de textes religieux, transcriptions manuscrites des dits textes, mais surtout flagellations (à noter le gros succès du soutien-gorge en fer à pointes !) pour le pardon de ses proches. Tête rasée, robe de bure, 2 heures de parole autorisée par jour, et repas pris en silence autour d´un crâne humain sensé représenter la mort, pour méditer sur l´idée : « c’est peut-être toi la prochaine ». J’en viens à penser que certaines le souhaitaient sans doute…surtout après leurs 15 premières années passées dans l´or et la soie. Aujourd´hui, le couvent est toujours habité, mais les nonnes y sont volontaires et ont la liberté d´en sortir. Ouf.
On en avait vraiment pas beaucoup croise en Afrique en Chine, meme en Inde et au Laos (des ´´tourimstes´´) mais alors depuis qu´on a mis les pieds en Amérique du sud on ne voit plus que ça. On en revoit même certains après plus de
Toute ressemblance avec des personnes existantes n´est pas fortuite.
C´est un homme, 25-35 ans. A ce stade, je ne mettrai en cause aucune nationalité. Il a fait du speedboat a Victoria Falls (Zimbabwe), du saut a l´élastique a Queenstown (NZ), du sandboard a Huacachina (Perou), il a skydivé (chute libre) au dessus de Caloundra (Australia). Il a grimpé le Huayna Potosí (Bolivie) (d´ailleurs il se peut qu´il ait échoué mais au moins il est allé au bout de lui même…lui) Il a visité les mines d´argent de Potosí pour faire des photos ´´qui tuent´´ de gamins en train de se bousiller la santé pour vivre mais il précise dans un éclat de rire ´´qu´il ne faut pas avoir de coeur pour faire ces photos´´ Il a trekké le Torres del Paine au Chili et Ábel Tasman en NZ avec pleins d´amis (d´ailleurs les refuges ressemblent a des mini-villes le soir). Il a fait la route la plus dangereuse du monde en VTT à
Lui : ´´Buenos Aires c´est une ville fabuleuse à vivre, 3 millions d´habitants comme Montreal mais beaucoup plus agréable, il y a plein de parcs, on dirait un village on voit pas les 3 millions d´habitants…Ushuaia, c´est génial aussi, une superbe ville…´´
Elle : elle est d´accord
Nous : C´est marrant, spontanément on n´aurait pas pensé a comparer Montréal et Buenos Aires mais pourquoi pas...
Elle : Main droite Lonely Planet, main gauche stylo et cahier. Elle fait le tableau, coût/distance/temps/moyen de transport de la traversée de
Lui : il est d´accord
Nous : pendant ce temps la on a profité du lac Titicaca comme on le voit pas souvent.
Ils ne voyagent qu´en groupe. Ils ne bougent qu´en auto-stop. Au bout de 3 jours bloqués sous le même arbre a Puerto Rio Tranquilo ils comprennent qu´une voiture ne pourra pas prendre 9 personnes en même temps. Ils décident opportunément de scinder momentanément le groupe. Ils négocient pour dormir à 2 dans un lit une place. Ils ne prennent qu´un plat et une bière au restaurant qu´ils partagent en 2. Ils négocient âprement le prix d´un trajet bateau (1.5 euros) dont les revenus sont entièrement destinés a l´amélioration des conditions de vie de la communauté. Au final ils paient comme tout le monde mais ils ont fait retarder le bateau d´une demi heure.
Ils sont européens. Ils s´habillent plus local que les locaux, ne reculant devant aucun assortiment de couleur et de la tête aux orteils s´il vous plait. Ils ont le cheveu savamment sali et décoiffé. Ils arborent force colliers et bracelets brésiliens qu´ils fabriquent eux mêmes. Ils vendent leurs fameux colliers à coté des étals d´artisanat des petites vendeuses locales qui vivent d´une économie de subsistance. Et si ça ne suffit pas ils peuvent aussi jongler avec des massues pour arrondir leurs fins de voyages. Tout ça en Bolivie, le pays le plus pauvre d´Amérique du sud (avec
Ils lancent un jovial ´´Good afternoon´´ lorsqu´ils entrent dans un bus bonde de boliviens (parceque buenas tardes c´est trop difficile). Ils nous répondent ´´Hí´´ et rigolent a nos ´´Hola´´. Ils disent ´´merci´´ dans une tentative essouffle de parler espagnol ! (si si !!) Ils se retrouvent en groupe de même langue pour parler tres fort. Ils ne descendent que dans des auberges dûment estampillées Lonely Planet english speaking. Ils ne dînent et ne prennent leur petit dej que dans des lieux du type ´´Bart´s´´ ´´Joyride café´´, ´´Blues´s bar´´, ´´Paddy O´Flaherty´s´´, ´´Rosie O´Grady´s Irish Pub´´, ´´Norton Rat´s´´. Ca sent bon la culture locale tout ça, et ça augure de riches rencontres et de vives discussion sur le dénouement de ´´Piège de cristal 6´´. Ils s´énervent lorsque le tenancier du cyber-café ne comprend pas ce qu´ils veulent alors même qu´ils ont formulé leur demande dans un anglais irréprochable ! Ils vivent avec le maillot de foot de Liverpool (Chelsea c´est des parvenus d´abord) et un ballon de foot colle sur la tong par 2 degrés à
On les repère a 10 bornes avec leurs fringues streetwear achetées a Decathlon. Ils ont la couverture de survie au cas où mais ya quand même vachement peu de chances qu´ils aient besoin de s´en servir en haute montagne. La dernière fois qu´ils se sont servis de la boussole c´était quand ils ne savaient pas lire les panneaux en Chine. Ils fuient les auberges de jeunesse comme la peste quitte a dormir dans un hospice pour handicapés. Par contre ils sont très exigeants sur les restaus. Ils aimeraient bien marcher hors des sentiers battus mais ils se disent que ce sera pour la prochaine fois (mon œil). Ils passent 24 heures dans la grande ville du coin et 1 semaine dans le coin le plus paume desservi par 1 bus par semaine. Ils aiment bien marcher mais 1 jour sur 2. Ils critiquent les autres ´´tourimstes´´ avec une mauvaise foi évidente. Que c´est bon… Ils partent en rando a 11 heures pour éviter les ´´tourimstes´´ et reviennent pour la nuit. Franchement pas aventuriers, plutôt explorateurs du dimanche sur France 5 et carrément ´´tourimstes francais´´.