Excellent Karma !
Salut a tous,
5 mois sur les chemins du monde, avec deja l'impression d'avoir appris enormement sur les autres et sur nous-memes, et le sentiment heureux de chaque jour etre a la meilleure ecole de la vie. Sur les chemins indiens, aussi longs que lents a parcourir et a decouvrir, notre periple se decoupe en etapes de 3 ou 4 jours, nous ayant menes jusque la a Delhi, Agra (ville du somptueux Taj-Mahal), Benares (cite hindoue sacree ou coule le Gange), Orchha (village de 8000 habitants avec palais et temples a l'architecture moghole), et Mandu (8000 habitants aussi mais architecture afghane).
Le pays etant tres grand, et les trains relativement lents (le plus rapide d'Inde assure des pointes a 140km/h), notre itineraire ne s'aventure que dans le nord du pays, au Rajasthan principalement, avec quelques incursions en Uttar Pradesh, Madya Pradesh et Gujarat, pour ceux a qui ca parle. Pour tout le reste, il faudra revenir...
Nous parcourons les longues distances en trains couchettes, et le reste en bus, autorickshaws, velos, et sur nos 2 pieds bronzes, aux talons cornes par 5 mois de vadrouille en sandales. Le niveau de vie est ici tres bas, ce qui nous permet de dormir dans des hotels de 3 a 8 euros la chambre, et de diner goulument pour 2 a 5 euros a 2. Alors, vous venez quand ?...
On pense fort a vous tous qui nous accompagnez sans cesse par la pensee, on le sait bien.
On vous embrasse, et a bientot,
Pierre et Marie, fakirs vegetariens
PS : nous ne sommes pas loin de la zone ou la terre a tremble, mais par bonheur nous n'avons rien ressenti.
NAMASTE
Apres 3 semaines en Inde, il y aurait des livres a ecrire sur ce pays et ce peuple si differents de nous. Pour en synthetiser l'essence, il nous suffit de vous traduire "bonjour". En hindi (une des 11 langues officielles du pays !), cela se prononce "namaste" (avec un accent aigu sur le "e" final, mais qui est inexistant sur mon clavier qwerty...), et cela signifie : "Je salue le divin qui est en toi". Cela s'accompagne de la jonction des mains au niveau du visage ou de la poitrine, en signe de respect. Tout est dit. La ou l'on se souhaite pragmatiquement une bonne journee, les hindous parlent a l'esprit qui nous habite (contrairement a nous ils ne differencient pas le corps et l'esprit, c'est un tout). Ceci est une excellente base pour tenter de comprendre leur facon d'envisager la vie, ou plutot les vies, mais deja je complique !...
La religion hindoue regit la vie de 80% de ce peuple (a peine 800 millions de personnes !), du 1er au dernier souffle et meme apres. Ici, pas de bapteme, de communion, de messe dominicale, c'est tous les jours et chaque seconde que l'on est hindou, et les rituels religieux rythment la journee. La spiritualite est ici au dessus de tout le reste.
DIFFERENTS
Pour la premiere fois dans notre voyage, le depaysement est total : rien dans nos cultures respectives ne ressemble a un point commun, a part peut-etre se laver les dents (et encore certains font ca dans les eaux sacrees du Gange...). En dehors des grandes villes, l'identite indienne ne semble pas subir la moindre influence occidentale. Ce pays, cette culture, se suffisent a eux-memes. Le consumerisme n'a pas -encore- lieu d'etre, sauf pour les touristes, largement sollicites. Les femmes portent en tres grande majorite le sari traditionnel, le mariage arrange fait loi et n'est pas remis en cause (a voix haute). Le systeme de castes, s'il est aboli sur le papier, est omnipresent et respecte par tous.
D'ailleurs, nous, les occidentaux, sommes consideres comme "hors-castes", ce qui nous confere certains interdits, comme par exemple entrer dans une cuisine hindoue ! Si l'on touche un aliment, il sera bon pour la poubelle car devenu impur...
Dans les grandes agglomerations comme Delhi et Bombay, la situation evolue et certains jeunes ayant eu acces a l'education commencent a remettre en question toutes ces contraintes imposees par l'Histoire et la religion. De fait, le jean et le debardeur feminins pointent le nez tres timidement.
Enfin, le joli cliche indien a encore de beaux jours devant lui : les vaches sacrees arpentent les rues du pays sans se soucier des pietons ni des camions, ruminant paisiblement, les cornes peintes, avec parfois un collier de fleurs suspendu. Alors l'Inde peut bien avancer, tant qu'on ne supprime pas aux vaches leur liberte.
L'EXPERIENCE BENARES
Le Gange coule a Benares, vieille citee sainte plurimillenaire, et ses eaux sont considerees comme les plus sacrees par les hindous (car elles coulent directement de la tete du dieu Shiva, representation ideale de l'homme, du mari ideal). Toute la vie de la ville s'organise autour du fleuve. On vous aurait bien raconte en detail tout ce que l'on peut y voir, mais apres mure reflexion nous considerons Benares comme irracontable. Benares se vit, se ressent, Benares est une experience, pas forcement facile, et rien de ce qui s'y passe ne laisse indifferent, y compris la plus anodine des ablutions. C'est le summum de la spiritualite hindoue, quand rien d'autre ne compte que la foi, conception de la vie difficilement comprehensible par nos esprits logiques d'occidentaux. En tous les cas cela donne a mediter longuement sur la culture hindoue et nous vous souhaitons de venir un jour a Benares pour experimenter cela.
5 mois sur les chemins du monde, avec deja l'impression d'avoir appris enormement sur les autres et sur nous-memes, et le sentiment heureux de chaque jour etre a la meilleure ecole de la vie. Sur les chemins indiens, aussi longs que lents a parcourir et a decouvrir, notre periple se decoupe en etapes de 3 ou 4 jours, nous ayant menes jusque la a Delhi, Agra (ville du somptueux Taj-Mahal), Benares (cite hindoue sacree ou coule le Gange), Orchha (village de 8000 habitants avec palais et temples a l'architecture moghole), et Mandu (8000 habitants aussi mais architecture afghane).
Le pays etant tres grand, et les trains relativement lents (le plus rapide d'Inde assure des pointes a 140km/h), notre itineraire ne s'aventure que dans le nord du pays, au Rajasthan principalement, avec quelques incursions en Uttar Pradesh, Madya Pradesh et Gujarat, pour ceux a qui ca parle. Pour tout le reste, il faudra revenir...
Nous parcourons les longues distances en trains couchettes, et le reste en bus, autorickshaws, velos, et sur nos 2 pieds bronzes, aux talons cornes par 5 mois de vadrouille en sandales. Le niveau de vie est ici tres bas, ce qui nous permet de dormir dans des hotels de 3 a 8 euros la chambre, et de diner goulument pour 2 a 5 euros a 2. Alors, vous venez quand ?...
On pense fort a vous tous qui nous accompagnez sans cesse par la pensee, on le sait bien.
On vous embrasse, et a bientot,
Pierre et Marie, fakirs vegetariens
PS : nous ne sommes pas loin de la zone ou la terre a tremble, mais par bonheur nous n'avons rien ressenti.
NAMASTE
Apres 3 semaines en Inde, il y aurait des livres a ecrire sur ce pays et ce peuple si differents de nous. Pour en synthetiser l'essence, il nous suffit de vous traduire "bonjour". En hindi (une des 11 langues officielles du pays !), cela se prononce "namaste" (avec un accent aigu sur le "e" final, mais qui est inexistant sur mon clavier qwerty...), et cela signifie : "Je salue le divin qui est en toi". Cela s'accompagne de la jonction des mains au niveau du visage ou de la poitrine, en signe de respect. Tout est dit. La ou l'on se souhaite pragmatiquement une bonne journee, les hindous parlent a l'esprit qui nous habite (contrairement a nous ils ne differencient pas le corps et l'esprit, c'est un tout). Ceci est une excellente base pour tenter de comprendre leur facon d'envisager la vie, ou plutot les vies, mais deja je complique !...
La religion hindoue regit la vie de 80% de ce peuple (a peine 800 millions de personnes !), du 1er au dernier souffle et meme apres. Ici, pas de bapteme, de communion, de messe dominicale, c'est tous les jours et chaque seconde que l'on est hindou, et les rituels religieux rythment la journee. La spiritualite est ici au dessus de tout le reste.
DIFFERENTS
Pour la premiere fois dans notre voyage, le depaysement est total : rien dans nos cultures respectives ne ressemble a un point commun, a part peut-etre se laver les dents (et encore certains font ca dans les eaux sacrees du Gange...). En dehors des grandes villes, l'identite indienne ne semble pas subir la moindre influence occidentale. Ce pays, cette culture, se suffisent a eux-memes. Le consumerisme n'a pas -encore- lieu d'etre, sauf pour les touristes, largement sollicites. Les femmes portent en tres grande majorite le sari traditionnel, le mariage arrange fait loi et n'est pas remis en cause (a voix haute). Le systeme de castes, s'il est aboli sur le papier, est omnipresent et respecte par tous.
D'ailleurs, nous, les occidentaux, sommes consideres comme "hors-castes", ce qui nous confere certains interdits, comme par exemple entrer dans une cuisine hindoue ! Si l'on touche un aliment, il sera bon pour la poubelle car devenu impur...
Dans les grandes agglomerations comme Delhi et Bombay, la situation evolue et certains jeunes ayant eu acces a l'education commencent a remettre en question toutes ces contraintes imposees par l'Histoire et la religion. De fait, le jean et le debardeur feminins pointent le nez tres timidement.
Enfin, le joli cliche indien a encore de beaux jours devant lui : les vaches sacrees arpentent les rues du pays sans se soucier des pietons ni des camions, ruminant paisiblement, les cornes peintes, avec parfois un collier de fleurs suspendu. Alors l'Inde peut bien avancer, tant qu'on ne supprime pas aux vaches leur liberte.
L'EXPERIENCE BENARES
Le Gange coule a Benares, vieille citee sainte plurimillenaire, et ses eaux sont considerees comme les plus sacrees par les hindous (car elles coulent directement de la tete du dieu Shiva, representation ideale de l'homme, du mari ideal). Toute la vie de la ville s'organise autour du fleuve. On vous aurait bien raconte en detail tout ce que l'on peut y voir, mais apres mure reflexion nous considerons Benares comme irracontable. Benares se vit, se ressent, Benares est une experience, pas forcement facile, et rien de ce qui s'y passe ne laisse indifferent, y compris la plus anodine des ablutions. C'est le summum de la spiritualite hindoue, quand rien d'autre ne compte que la foi, conception de la vie difficilement comprehensible par nos esprits logiques d'occidentaux. En tous les cas cela donne a mediter longuement sur la culture hindoue et nous vous souhaitons de venir un jour a Benares pour experimenter cela.
LA MINUTE DU DIETETICIEN
L'Inde compte a elle seule plus de vegetariens que le reste de la planete. Les bonnes langues diront que par respect ils ne tuent ni ne mangent d'animaux, les mauvaises ajouteront que c'est bien pratique pour resoudre les questions de conservation de la viande. La plupart des restaurants sont strictement vegetariens (pas de viande ni d'oeufs), et nous avons par consequent adopte ce regime depuis notre arrivee. Les cartes sont variees, et le large eventail d'epices disponible permet de modifier les saveurs a partir de quelques aliments de base. Au menu, beaucoup de riz, basmati la plupart du temps (il pousse au nord), tres parfume, un vrai regal. Question legumes, on se delecte principalement de lentilles, tomates, aubergines, pois-chiches, pommes de terre, salade, chou-fleur... Les produits laitiers ont un place tres importante dans le regime vegetarien : prepare sous forme de lassi (yaourt a boire mixe avec des fruits comme la banane, la pomme, la papaye...), de paneer (fromage non fermentee de peu de gout, souvent parfume au curry), ou de raita (yaourt epice servi avec des legumes). Enfin, pas de repas indien sans chapati, le pain local, galette de ble ronde cuite sur le feu juste avant d'etre servie, que l'on nommera naan si elle est cuite au four. Parfois, certains restaurants servent des oeufs, et nous en prenons systematiquement, surtout pour eviter les foudres de notre dieteticien prefere qui ne
manquera pas de commenter cet article ! Question boisson, l'alcool est interdit par le religion hindoue, donc nous ne buvons que de l'eau, des jus de fruits (mangue, orange) ou du coca. La biere circule "sous le manteau" pour les touristes irrecuperables.